23/10/2008

Coup de chaud à la gare de Vernon


Les représentants de la SNCF ont été souvent pris à partie par les usagers de la gare lors de la présentation des nouveaux horaires de desserte.
«Changeons de rythme. » Le slogan de la SNCF pour promouvoir la nouvelle grille horaire est au mieux raillé et, au pire, suscite la vive colère des usagers de la gare de Vernon.
Lundi soir, la présentation de la future desserte du 14 décembre par les agents de la SNCF a fait chauffer les turbines des transhumants vernonnais. Un seul train direct pour Paris le matin (7 h 24) des semi-directs ou des « omnibus »...
Le fameux changement de rythme met les usagers au pas.« On demandait que les trains arrivent à l'heure, pas qu'on change les horaires, qui nous convenaient bien. Nous n'avons pas été écoutés du tout », rouspète une abonnée. « Je fais Rouen-Vernon depuis 27 ans », relate Dominique, salarié à Snecma. « Avant, il y avait cinq trains, espacés de vingt minutes, entre 6 h et 8 h, c'était bien. Maintenant, il n'y en a plus que deux, à dix minutes d'intervalle. Ma journée commence à 7 h 30. Je n'ai pas le choix, je vais devoir prendre ma voiture pour aller au boulot. On prône le transport en commun et on fait marche arrière », râle-t-il. « Cette grille est faite pour les rentiers et les seniors. Très bien. Ils auront plus de trains dans la journée, nous non », clame une Vernonnaise qui a fui la banlieue.« Ce n'est absolument pas pratique pour les gens qui travaillent. Ces horaires sont faits pour ceux qui font du tourisme. Ce n'est plus vrai de dire que Vernon n'est qu'à 45 minutes de Paris », s'emporte Viviane, qui travaille à la Défense.
Les forfaits Vernon-Paris (340 € la première année) ont aussi de quoi faire frémir.
Certains suggèrent avec agacement de prendre le train en gare de Bonnières pour payer un abonnement moins cher. D'autres, un peu moins sarcastiques mais tout aussi remontés, lâchent : « On pourra changer les horaires quand on sera capable d'implanter des entreprises ici en Normandie ! » Les esprits s'échauffent encore un peu plus lorsque sont posés les problèmes de garde d'enfant le matin. Pour avoir le train de 7 h 24, les parents devront déposer leurs enfants à 7 h 10 devant l'école, sachant que la garderie périscolaire n'ouvre qu'à 7 h 30. Une réalité qui met à mal « l'intérêt général » prôné par la SNCF.
Absents pour cause de conseil d'agglo, les élus de la région vernonnaise ont voté une motion lundi soir pour réclamer une meilleure qualité du transport ferroviaire et des horaires plus compatibles avec les contraintes des usagers.
Pour sa part, l'association Vernon Train de vie a prévu de rencontrer Roland Bonnepart, le directeur régional de la SNCF à Paris-Saint-Lazare et envisage de se rapprocher d'autres associations locales pour « travailler ensemble et de manière constructive sur ce dossier ».
Extrait du Paris Normandie.

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